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À l’occasion de la COP15, Arup publie son Rapport d’aperçu des villes-éponges de Montréal qui met en évidence que les solutions fondées sur la nature aident les villes à renforcer leur résilience face au changement climatique

Danièle Gauvin Danièle Gauvin Americas Press Office,Toronto
8 décembre 2022

Montréal se classe au quatrième rang des villes les plus « spongieuses », précédée de Mumbai, New York et Singapour, pour sa capacité naturelle à absorber les précipitations

Alors que la Conférence des Nations Unies sur la biodiversité (COP15) est en cours, Arup, société de conseil mondiale spécialisée en développement durable, a publié aujourd’hui son Rapport d’aperçu des villes-éponges qui montre que les caractéristiques naturelles uniques de Montréal permettent de renforcer la résilience et de faire face aux risques liés au changement climatique dans un climat nordique.

Montréal obtient un résultat de 29 %, ce qui la place au quatrième rang des villes les plus « spongieuses ». Le classement mesure la capacité naturelle des villes à absorber l’eau de pluie. Cela place le centre-ville de Montréal tout juste derrière Mumbai, New York et Singapour, dont le taux se situe à 30 %, et bien devant Londres et Sydney qui se classent en queue de peloton, avec 22 % et 18 % respectivement. Le classement de Montréal vient s’ajouter au Rapport d’aperçu des villes-éponges préparé par Arup. Ce rapport dresse le profil d’une douzaine de grandes villes dans le monde, dont Londres, Sydney, New York, Shanghai et Singapour, et démontre l’intérêt de privilégier les solutions d’infrastructures bleues et vertes, comme les parcs, les zones humides et les arbres, au lieu d’ajouter du béton et des infrastructures grises pour la gestion des eaux pluviales. La recherche du Forum économique mondial montre aussi que les solutions d’infrastructures bleues et vertes sont non seulement très efficaces pour gérer l’eau, mais qu’elles sont aussi 50 % plus rentables, en moyenne, que les solutions de rechange créées par l’humain et qu’elles apportent 28 % de valeur ajoutée. Si toutes les villes ont une qualité d’« éponge » inhérente, leur « épongéité » est un indicateur de base de la capacité d’absorption qui peut être améliorée par des interventions stratégiques.

La Ville de Montréal fait des progrès considérables dans la gestion des eaux pluviales grâce à son engagement notable à promouvoir des solutions vertes, y compris l’expansion des espaces verts dans la ville, la création de parcs résilients et de places inondables, ainsi que le remplacement des infrastructures grises vieillissantes par des solutions davantage fondées sur la nature. ” Charles Ormsby Charles Ormsby Directeur du développement durable et des services climatiques au bureau d’Arup Canada de Montréal

À Montréal, les données montrent que le classement en matière d’« épongéité » est renforcé par le fait que les espaces verts de la ville abritent une forte proportion d’arbres, dont l’emblématique parc du Mont-Royal. Ce parc, comme beaucoup d’autres dans la ville, est un espace vert naturellement spongieux qui contribue largement à atténuer l’effet des pluies d’été plus fréquentes. La forêt urbaine offre également de nombreux avantages connexes, allant de la création d’un habitat naturel à la réduction des effets des îlots de chaleur urbains, en passant par la promotion des loisirs et du bien-être.

L’augmentation du nombre de jours de pluie en hiver constitue une menace particulière pour Montréal et les autres villes nordiques. En raison du réchauffement de la planète, les températures dans les villes au climat froid oscillent de plus en plus autour du point de congélation. Au lieu de la neige, la pluie commence à tomber plus régulièrement sur les sols gelés densément compactés. L’absorption de l’eau est entravée dans ce type de conditions hivernales et l’eau de pluie demeure à la surface, ce qui entraîne un nouveau risque d’inondation hivernale pour les villes nordiques. En mettant en œuvre des solutions naturelles pour gérer activement les eaux pluviales, il est possible d’améliorer la capacité d’absorption du sol gelé compacté.

« Les villes de climat nordique doivent concevoir des solutions basées sur la nature afin de mieux absorber l’eau et agir comme une éponge, même lorsque les températures descendent en dessous de zéro. Une infrastructure bleue et verte bien conçue peut absorber l’eau même par temps froid. Un sol et des écosystèmes racinaires sains créent une couche de chaleur, piégée entre le sol et la neige, qui devient une 'éponge' plus efficace et contribue à la résilience de la ville », a ajouté M. Ormsby.

En outre, l’infrastructure bleue et verte peut être conçue avec précision pour contrer le fardeau des ruissellements salés causés par des pratiques de déglaçage hivernal. Un emplacement approprié, la protection des entrées et la sélection de plantes résistantes au sel ne sont que quelques-unes des mesures que les concepteurs peuvent adopter pour faire en sorte que les solutions naturelles puissent survivre et prospérer malgré les conditions hivernales difficiles.

A digital illustration of analysis using shades of green and blue to indicate sponginess. The illustration is of the map of Montreal. A digital illustration of analysis using shades of green and blue to indicate sponginess. The illustration is of the map of Montreal.

Pour effectuer les calculs du Rapport d’aperçu des villes-éponges, l’équipe d’Arup a utilisé son propre outil numérique, Terrain, qui applique des techniques d’apprentissage automatique et d’intelligence artificielle pour déterminer avec précision la quantité d’infrastructures vertes (herbe, arbres, etc.) et bleues (étangs, lacs, etc.) par rapport à la quantité d’infrastructures grises (bâtiments et revêtements durs) à partir d’imagerie satellite. Les auteurs ont complété cette analyse avec de l’information sur les types de sol et la végétation, ce qui leur a permis d’estimer la quantité d’eau de pluie qui serait absorbée lors d’un épisode défini de fortes précipitations. Les villes ont été classées en fonction de ces facteurs.

La zone d’étude comprend environ 150 km2 de l’île de Montréal, s’étendant du fleuve Saint-Laurent au sud, y compris Verdun et l’arrondissement du Sud-Ouest, au Stade olympique à l’est, à la route Transcanadienne au nord et à la gare intermodale du CN à l’ouest. Dans cette zone se trouvent notamment le parc du Mont-Royal et le Centre des affaires.

Rapport d’aperçu des villes-éponges dans le monde

Les analyses sur l’épongéité menées par Arup dans des villes du monde entier ont fourni des données sans précédent pour aider les villes à évaluer leur « épongéité » et à se préparer aux inondations et au changement climatique. Nous avons élaboré le Rapport d’aperçu des villes-éponges dans le monde en examinant d’abord l’« épongéité » d’Auckland, de Londres, de Mumbai, de Nairobi, de New York, de Shanghai, de Singapour et de Sydney. Durant la COP27, Arup a également présenté un rapport sur les villes-éponges en Afrique, notamment Le Caire, Durban, Kigali et Lagos.

A table of information about global sponge cities. It contains percentages and rankings. A table of information about global sponge cities. It contains percentages and rankings.