Les systèmes de transport nationaux, souvent mis en place au cours de décennies ou de siècles, sont soumis à des pressions pour être modifiés afin de refléter les paradigmes modernes en matière de société, de durabilité et d'efficacité. Pour y parvenir, il faut d'abord les comprendre en détail. Mais la capacité de prédire, de prévoir ou de simuler les changements d'un système de transport national est limitée.

Il nous a été demandé de créer un modèle permettant d'identifier et de prévoir les effets des changements sur l'infrastructure de transport de la Nouvelle-Zélande.

Façonner les systèmes de transport pour un avenir cohérent

Le ministère néo-zélandais des transports est chargé de façonner le système de transport de la Nouvelle-Zélande, mais il est difficile de comprendre l'impact de toute réglementation, politique ou investissement sur un système aussi vaste, diversifié et interconnecté. Avec une nouvelle orientation axée sur un système de transport qui produit des résultats sociaux, culturels, économiques et environnementaux positifs, comment le ministère peut-il adopter une approche stratégique et intégrée pour garantir un système de transport socialement équitable et durable ?

Collaborer à la création d'un modèle basé sur les agents


Le ministère s'associe à Arup pour développer un modèle basé sur des agents à l'échelle nationale (ABM) à l'échelle nationale afin d'examiner et d'évaluer les impacts des changements du système de transport d'une manière unifiée et systématique. Le modèle cherche à reproduire les multiples interactions des mouvements individuels (les agents) pour comprendre comment les systèmes complexes fonctionnent et évoluent. Cela permettra d'explorer une série de questions politiques basées sur des données actuelles en temps réel. Le gouvernement néo-zélandais pourra ainsi étudier l'impact des nouvelles infrastructures ou de la tarification routière sur le comportement des voyageurs, par exemple, et évaluer l'impact social et environnemental de ces changements.

Nos équipes de Nouvelle-Zélande et de Londres, en collaboration avec le ministère, ont conçu conjointement le plan de développement du modèle de simulation pour la Nouvelle-Zélande afin d'améliorer sa capacité à planifier et à évaluer les changements potentiels du système de transport et d'assurer un avenir plus durable. Le nouveau modèle soutiendra la prise de décision grâce à une meilleure utilisation des données, de la technologie et de l'innovation pour aider à relever les défis en matière de transport qui se présenteront dans les 5 à 50 prochaines années.

Surmonter les défis nationaux

En 2018, le ministère a élaboré le cadre de résultats en matière de transport. Celui-ci définit une nouvelle orientation pour la Nouvelle-Zélande, en mettant davantage l'accent sur la neutralité modale afin d'améliorer la durabilité à long terme du réseau de transport. Pour que le projet soit une réussite, il est important que le modèle réponde aux besoins de tous les individus.

Nous avons créé une vision avec un ensemble de principes de conception pour la construction de la simulation et nous nous sommes engagés avec les principales parties prenantes sur une période de trois mois pour comprendre les exigences et les questions politiques prioritaires centrées sur cinq résultats liés - l'accès inclusif, la prospérité économique, les personnes en bonne santé et en sécurité, la durabilité environnementale et la résilience. Le processus a mis en évidence un certain nombre de cas d'utilisation potentiels pour informer le développement du modèle et sa valeur.

Modélisation des comportements de déplacement

Les méthodes traditionnelles pour relever des défis nationaux et locaux similaires impliquent souvent de donner un sens à des données agrégées. Cela permet d'obtenir des estimations de haut niveau et raisonnables sur les performances des services de transport, mais limite la manière dont nous pouvons explorer, découper et intégrer les données. Les agents représentent des personnes réelles dans une zone donnée avec des plans d'activité quotidiens, y compris la façon dont ils interagissent avec le réseau de transport. En règle générale, les GPA tendent à simuler les interactions des individus à une échelle plus petite, par exemple au sein d'une ville. En Nouvelle-Zélande, cependant, nous avions besoin d'une approche beaucoup plus large.

En fin de compte, il ne s'agit pas d'un modèle de transport. C'est un modèle social. Il existe de réelles opportunités en dehors des transports si nous créons un
cadre permettant de mieux comprendre les comportements des gens.

Dan Jenkins

Ministère des transports (Nouvelle-Zélande)

Construire un modèle pour une nation

Nous avons construit le modèle de base avec le ministère, avec un échantillon équivalent à 10 % de la population néo-zélandaise, soit près de 500 000 agents uniques. Le modèle reproduit les activités quotidiennes des résidents, c'est-à-dire des Néo-Zélandais ayant l'intention de se déplacer pour le travail, les loisirs ou d'autres raisons, en collaboration avec un modèle du réseau de transport pour définir comment et où les agents se déplacent. La simulation montre comment les agents interagissent avec le réseau et entre eux. Au fur et à mesure que le modèle apprend et évolue, de nouveaux comportements apparaissent et permettent une meilleure analyse de l'impact des changements politiques sur les transports.

S'adapter à l'évolution des circonstances

À l'avenir, nous élargirons le modèle pour englober le large éventail de services de transport de la Nouvelle-Zélande, y compris les ferries, les avions et les modes actifs, afin de fournir une représentation holistique des activités de voyage. Nous simulerons également les conséquences des scénarios de politique des transports. Le ministère des transports fait partie intégrante de l'équipe de développement et, ensemble, nous développerons la capacité d'utiliser, de développer et de maintenir le modèle au sein du ministère afin d'assurer la viabilité à long terme du système de transport néo-zélandais.