Choisir Langue:
CA

À quel point Toronto est-elle une ville-éponge? Une étude mondiale révèle la capacité naturelle des villes à absorber l’augmentation des précipitations

Danièle Gauvin Danièle Gauvin Americas Press Office,Toronto
15 mars 2023

Toronto figure maintenant dans le Rapport d’aperçu des villes-éponges dans le monde d’Arup : une étude mondiale sur la capacité naturelle des villes à absorber les précipitations. L’étude a démontré que le centre-ville de Toronto est loin devant Sydney et Londres en termes d’« épongéité », avec un taux de 30 % (comparativement à 18 % pour Sydney et 22 % pour Londres). Toronto a obtenu le même taux d’épongéité que New York, Mumbai et Singapour.

Arup, une société de conseil mondiale spécialisée en développement durable, a élaboré ce rapport d’aperçu pour inciter les villes à se poser la question suivante : à quel point suis-je une ville-éponge? Les auteurs de l’étude incitent les dirigeants à voir plus loin que les interventions de bétonnage et à se tourner vers la nature pour trouver des solutions aux problèmes climatiques, tels que la gestion des fortes précipitations.

Les auteurs ont étudié des zones d’étude d’environ 150 km2 dans dix villes mondiales diverses, dont Toronto qui se joint à Auckland, Londres, Montréal, Mumbai, Nairobi, New York, Shanghai, Singapour et Sydney, afin d’évaluer dans quelle mesure leur infrastructure naturelle existante les aide à absorber les précipitations.

Cette analyse voit le jour au même moment où le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) prévoit que les risques liés à l’eau augmenteront avec chaque degré de réchauffement de la planète. Environ 700 millions de personnes vivent actuellement dans des régions où les précipitations maximales quotidiennes ont augmenté.

 
A digital illustration of analysis using shades of green and blue to indicate sponginess. The illustration is of the map of Toronto. A digital illustration of analysis using shades of green and blue to indicate sponginess. The illustration is of the map of Toronto.

Toronto s’est classée au troisième rang pour son degré d’épongéité, juste devant Montréal et à égalité avec New York, Singapour et Mumbai. Plus d’un quart (29 %) des terres analysées à Toronto sont couvertes d’arbres. Le taux d’épongéité de la ville est également basé sur la classification des sols et le potentiel de ruissellement.

Le mélange des sols en sable et en argile de Toronto est comparable à celui de la ville de New York, bien que la capacité de Toronto à absorber les eaux de ruissellement soit légèrement inférieure. Les deux villes nord-américaines ont le même niveau d’espaces verts et bleus dans leur centre-ville (39 %), mais avec des concentrations et des caractéristiques différentes. En comparaison, Mumbai et Singapour ont beaucoup plus de zones vertes et bleues (45 %), alors que ces deux villes ont un sol beaucoup moins perméable que celui de Toronto ou de New York. Par conséquent, ces quatre villes du rapport d’aperçu ont un taux d’épongéité de 30 %, en raison de la composition différente de leurs couvertures terrestres.

Comparativement, Londres et Shanghai correspondent beaucoup plus au stéréotype de la « jungle de béton », avec un pourcentage plus élevé de revêtements durs dans leurs centres-villes : 69 % et 67 % respectivement. Cela leur vaut le titre des deux villes les moins « spongieuses » parmi celles à l’étude.

À Toronto, la zone d’étude comprend environ 150 km2 de la ville, y compris le coeur du centre-ville à forte densité, un mélange de logements à moyenne et faible densité, et les principaux parcs urbains. L’étude démontre que les ravins de Toronto fonctionnent comme un réseau d’infrastructures urbaines vertes qui atténuent les risques d’inondation. Le réseau de ravins interconnectés de la ville, l’un des plus grands réseaux de ravins au monde, est relié aux cours d’eau naturels pour recevoir, filtrer et transporter les eaux de ruissellement des paysages urbains jusqu’au lac Ontario. Toronto a déjà commencé à augmenter son nombre d’infrastructures vertes et bleues à travers la ville, en particulier le long de la rive du lac en allant vers le sud. Arup a participé à la conception d’un grand nombre de ces projets, notamment la revitalisation de la promenade Queen’s Quay, Corktown Common, parc Aitken Place et Love Park (actuellement en construction). Ces projets, ainsi que les normes sur les infrastructures vertes récemment publiées par la Ville de Toronto, sous la direction d’Arup et de l’architecte paysagiste DTAH, font de l’infrastructure verte une priorité de la ville.

A chart of information indicating the sponginess of global cities. A chart of information indicating the sponginess of global cities.

Pour effectuer les calculs, l’équipe d’Arup a utilisé un outil numérique avancé, Terrain, qui applique des techniques d’apprentissage automatique et d’intelligence artificielle pour déterminer avec précision la quantité d’infrastructures vertes (herbe, arbres, etc.) et bleues (étangs, lacs, etc.) par rapport à la quantité d’infrastructures grises (p. ex. bâtiments et revêtements durs). L’étude s’est appuyée sur une imagerie satellite détaillée couvrant une zone d’environ 150 kilomètres carrés du principal centre-ville de chaque ville.

Les auteurs ont complété cette analyse avec de l’information sur les types de sol et la végétation, ce qui leur a permis d’estimer la quantité d’eau de pluie qui serait absorbée lors d’un épisode défini de fortes précipitations.